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26 décembre 2012 3 26 /12 /décembre /2012 19:32

Le premier article comics aurait du être consacré au chef d'oeuvre Watchmen, de Dave Gibbons et Alan Moore. Mais, ayant mis plus de 5 mois à lire le titre, une relecture s'impose afin de livrer un billet correct et plus complet. L'honneur d'ouvrir la catégorie comics du blog revient donc à... (roulement de tambours - totalement inutile vu le titre de l'article) : The Crow, de James O'Barr. 

 

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Quand on entend The Crow, on pense au film avec Brandon Lee, celui dans lequel le fils de Bruce Lee trouva la mort. On pense aussi à ce Eric, revenu d'entre les morts pour se venger, et de ce corbeau, guide de ce mort-vivant au visage grimmé. Par contre, on ignore le plus souvent qu'au départ de tout ceci, il y avait un comics, signé James O'Barr.

 

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Et ce que l'on ignore également, c'est que l'origine et la génèse de The Crow, le comics de James O'Barr, est assez sombre. En effet, l'auteur, âgé d'une vingtaine d'années, voit sa vie basculer le jour où sa petite amie est tuée par un chauffard. Rongé par la tristesse, la haine et le désespoir, O'Barr débute alors The Crow, sa première oeuvre, en 1981, en faisant un véritable exutoire de sa colère et des ses envies de vengeance. La version "définitive" comme le stipule le nom de cette édition reprend un grand nombre de planches originales, auxquelles ont été ajoutées des planches non publiées initialement (un impératif technique obligeant O'Barr a retiré quelques planches de ses comics lors de leur première édition), des planches retravaillées (car l'auteur considère qu'il n'avait pas assez de talent à l'époque pour donner à ses dessins le volume qu'il souhaitait) et une nouvelle fin. Voilà, en gros, pour le contexte, contexte que vous pourrez élargir en lisant les divers petits textes de James O'Barr lui-même, de John Bergin (à qui l'on doit notamment une B.O. de The Crow) et de A.A. Attanasio (auteur de science-fiction).

 

 

Passons maintenant au plus important : le comics The Crow. Vous l'aurez compris, l'ouvrage est à la base de l'univers que nous connaissons et que j'ai personnellement découvert via le second film, celui avec Vincent Pérez (et oui, nous faisons tous des erreurs...). Si le film ne brille pas particulièrement par son fond, la forme m'a plus intrigué, notamment cette ambiance oppressante dûe aux jeux de lumières. Et puis ce personnage maquillé presque comme un clown qui revient d'entre les morts pour se venger accompagné d'un corbeau, ça marque un adolescent... C'est donc cette ambiance, cette atmosphère particulière que je souhaitais retrouver dans le bouquin d'O'Barr, et le moins que l'on puisse dire est que je n'ai pas été déçu.


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Deux premières pages, avant même le début du récit, mettent dans l'ambiance. Jouant toutes les deux sur les contrastes, la première entre dans le style "brut" de James O'Barr lorsque la seconde nous renvoie à ses dessins plus doux, aux tons pastel. Passés les mots de James O'Barr et John Bergin, ainsi que la page hommage à Brandon Lee (décès qui affecta beaucoup O'Barr), nous entrons dans le vif du sujet avec un The Crow prenant une pose très inspirée de certains rockeurs tels Iggy Pop ou The Cure (et pour les fans de mangas, on peut penser aussi à un personnage issu tout droit de Jojo's Bizarre Adventure). Si le graphisme va quelque peu évoluer durant la lecture de ce volume, il n'est jamais de faible qualité et permet immédiatement d'entrer dans l'ambiance, avec le début de la vengeance de notre "héros". En apparence très linéaire (The Crow va devoir éliminer un à un les agresseurs de sa petite amie), le récit que nous propose James O'Barr va alterner habilement le "présent" avec des bribes du passé, nous permettant de faire le lien et, surtout, nous permettant de mieux comprendre la haine qui habite Eric tant son amour pour Shelly semblait fort. Et beau. Terriblement beau. Ces moments de paix et d'amour sont ceux où O'Barr change de technique de dessin et nous offre ces pages aux tons pastel, donnant l'impression d'être des tableaux plus que des planches. Le contraste est alors encore plus saisissant lorsque l'on revient aux passages plus rudes, durs, violents et empreints de haine

 

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Vous racontez l'histoire de The Crow n'aurait pas d'intérêts, d'autant que tout le monde la connait plus ou moins. Un couple assassiné par des voyous, l'homme qui revient d'entre les morts guidés par un corbeau et qui va se venger en tuant ses tortionnaires jusqu'au dernier. L'essence même de The Crow n'est pas à chercher dans son récit, très classique au demeurant, mais plutôt dans son histoire d'amour, qui touche toute personne ayant un brin de sensibilité et tenant suffisamment à quelqu'un pour comprendre Eric.  Car, comme le dit Bergin, The Crow est une lettre d'amour avant tout.

 

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On trouvera également, soit entre les différents chapitres soit directement à l'intérieur de ceux-ci, des extraits de poèmes, de chansons, des citations (du Baudelaire notamment) renforçant souvent l'aspect mélancolique du récit. Cette édition se termine par quelques illustrations, dont certaines en couleurs, toutes du plus bel effet et rendant un bel hommage au personnage principal à l'origine d'une légende désormais universelle.

 

 

Vous l'aurez compris, The Crow est un véritable coup de coeur qui, s'il n'est pas exempt de défauts et de faiblesses par moments, prend aux tripes et marque son lecteur. Et finalement, c'est bien tout ce que l'on demande à une oeuvre, quelqu'elle soit : qu'elle nous touche. Et James O'Barr y est parvenu à merveille, nous faisant parfaitement ressentir son chagrin immense et son irrépressible haine. Une oeuvre indispensable, tout simplement.

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