Comme vous le savez peut-être, Club Shôjo organise du 22 au 28 avril 2013 "la semaine du shôjo", semaine qui comporte un évènement interblogueur pendant lequel les blogs concernés doivent poster un article sur le sujet proposé :
Quelles sont les caractéristiques d’un bon shôjo selon toi ? Qu’est ce qui t’intéresse dans les shôjo ? Par shôjo, il faut entendre une définition large, comprenant également les josei et les yaoi.
Je vais donc vous parler dans cet article de toute cette partie du catalogue boudée volontairement par une grande majorité de lecteurs masculins à base de "le shôjo, c'est pour les gonzesses" (oui, les arguments sont toujours très développés et argumentés ^^). Bon, autant le dire tout de suite, je ne vais pas vous parler de yaoi, n'en ayant lu qu'un seul et n'ayant pas été séduit malgré les critiques élogieuses venues de tous bords (le fameux Le jeu du chat et de la souris). D'ailleurs, on aurait pu aussi aborder le yuri, puisqu'il s'agit d'un style à destination du lectorat féminin à la base (mais que les messieurs adorent lire cette fois... allez savoir pourquoi ! XD)
Commençons d'abord par la base de la base afin d'éviter le plus gros des clichés : les shôjos ne sont pas seulement des histoires d'amours entre collégiens/lycéens. Les thèmes sont tout aussi variés que pour les shonens ou les seinens et on trouve donc, bien entendu, des shôjos 100% fleurs bleues mais aussi des shôjos d'aventure, des shôjos sportifs, des shôjos dramatiques, des shôjos humoristiques, et parfois des shôjos avec plusieurs ou tous ces thèmes mélangés. Alors oui, bien sûr, le côté romance ne sera jamais totalement absent. Mais ce serait commet considéré qu'un shônen puisse ne pas contenir de nekketsu ou de "bande de potes". Bref, il y a de la variété et repousser en bloc le shôjo dans son ensemble est une bêtise extrême qui dénote une étroitesse d'esprit évidente.
Mais tentons de ne pas trop nous écarter du sujet de base. La question de Club Shôjo, pour moi, est finalement une question générale sur l'intérêt que je porte aux mangas. Car, quand on y pense vraiment, ce qui fait nous intéresse dans un shôjo ou ce qui le rend bon n'est pas très différent de ce qui rend bon ou nous intéresse dans un shônen ou un seinen. Certes, le style ne sera pas le même, le graphisme aura en général ses propres codes, l'ambiance aura aussi ses caractéristiques mais ce qui fera d'un titre un bon titre restera identique quel que soit le magazine dans lequel il a été prépublié. Même si, quand on y pense à tête reposée, tout ceci est plus à rapproche d'un ressenti totalement subjectif que de choses réellement objectives. Car oui, un bon manga, et un bon shôjo donc, sera en premier lieu un titre provoquant des émotions à sa lecture, que cela soit du bonheur, de la tristesse, de la passion, de la rage, de la tendresse...
La liste des shôjos qui ont retenu mon attention n'est pas forcément très longue mais contient quelques perles qu'il serait dommage de louper. De l'aventure avec Basara, de la romance plus classique avec Kare Kano ou mâtinée de fantastique avec Fruits Basket, du shôjo un peu plus mature avec Nana, du josei hilarant avec Nodame Cantabile, Princess Jellyfish ou Hotaru, du josei et du shôjo "instructifs" avec Love so Life, Les secrets de Léa et Un drôle de père... Bref, il y en a tout un tas, dans des genres très variés et au graphisme rarement ressemblant et tous ces titres réussissent pourtant à atteindre leur but : nous toucher, d'une manière ou d'une autre. Vous avez versé une petite larme en lisant le tome 21 de Nana ? Moi aussi. La petite Rin d'Un drôle de père provoque chez vous des "mooo, qu'elle est mignonne" ? Chez moi aussi. Quand Nodame fait une énième bourde ou que les amars pètent un cable, vous explosez de rire ? Moi aussi.
Pour essayer de répondre le plus simplement possible à la question posée par Club Shôjo, ce qui m'intéresse dans les shôjos, c'est la diversité de lecture que m'offre le style, que ce soit en son propre sein ou plus généralement dans mes lectures. Et ce qui fait un bon shôjo ? Qu'il réussissent à provoquer en moi quelque chose (hormis peut-être le dégoût et l'ennui...), comme toutes mes autres lectures. En fait, rien ne différencie réellement mes lectures shôjos des autres, que ce soit dans mon approche ou dans mon ressenti. Il s'agit tout simplement d'une facette du manga, qu'il faut explorer pour réellement apprécier toute la pluralité du média et qui permet en plus, assez souvent, d'apporter une petite dose de douceur souvent absente des shônens et des seinens.
En conclusion, le shôjo, ce n'est pas que pour les filles ! Proposant des thèmes très variés, des approches différentes, un graphisme typé mais pas plus uniformisé que les autres "genres", le shôjo est une composante indispensable de toute bonne mangathèque.
Ci-dessous, vous retrouverez les liens menant aux articles des autres blogs participant à l'évènement :